Tu le sais, Mon âme,

Mon âme,
Ma Belle Dame,
Les marins,
Au soir, au matin,
Partent un soir venté
Pour un jour revenir.
Ou ne pas revenir.
Ils s’en vont
Comme ils reviennent.
Ils n’ont pas inventé
Ce va et vient,
Ils l’apprennent
Parfois
A leur corps défendant
Ou l’esprit sachant
En te rêvant.
Il est des matins
Où, la tête pleine de toi,
Et de ce que tu es,
Le marin ferme l’huis
Sur la nuit,
Doucement ,
A moins que le vent
Soit complice
Jeune Alice,
Qui sait ?
Désespoir ou colère
De te quitter
Pour un métier,
Te laissant
Mais ne t’abandonnant
Pas.
Sitôt la haute mer
Et les houles éternelles ,
Les blanchiments
Des ciels changeants,
Il pleure les souvenirs
De sa belle,
Et les regrets
Et les instants
Et les moments.
Et puis l’océan reprend
Ses rêves d’enfant.