Il a rêvé De deux tours mégas

…/…
Le passage du gars
Bien fringué
Aura perturbé
Anatole
Sur son atoll.

Percutées

Par des fusées.
La mer et le vent sont tombés comme ils se sont levés.
Un bateau en vue. Approche lente sous grand-voile arisée. Un homme seul aux manœuvres tranquilles.
Il a emprunté la passe avec le soleil haut, a ancré son voilier avant de nager jusqu’à la plage.
– J’ai dû emprunter la bretelle ouest de Montpellier à contre sens, dit-il en me serrant dans ses bras.
– Les pneus de mon fauteuil roulant sont trop lisses pour faire de la roue arrière, ai-je répondu en le serrant dans les miens.
Précision, ami : ce sont nos mots de passe depuis … fort longtemps.
– Vieux copain, tu vas bien ? m’enquerrai-je par pure convenance.
Ensuite, nous avons bavardé de tout et de rien. Surtout de rien pour privilégier l’instant et qu’il ne soit pas pollué par le présent dont nous nous tenions farouchement éloignés.
Nous avions appris que c’est la confrontation avec les autres qui pouvait rendre triste. Pas soi-même, même solitaire. Il y a tellement de choses à faire et à penser !
Après avoir déjeuné de crabes et de langoustes en dégustant le vin du vieux pays qu’il avait apporté, je l’emmenai vers le platin de l’enterré. Evidemment, je lui avais parlé de la noix de coco assassine que nous avions dégustée.
La mer avait quitté l’estran. Aucun signe du costumé ! Hormis un crabe qui se promenait avec sa cravate !
Ce fut la dernière fois que je faisais allusion à ce gars. Je parle du noix-de-cocoté.
J’ignore où va le monde.
Tant qu’on ne tentera pas de m’ôter mon atoll, je n’importunerais personne. Nobody.
Je ne suis pas naïf, j’ai trop bien connu les couinements hystériques des usurpateurs analphabètes.
– Santé, ami Martin !
– Tchin, Phil !
…/…