Thalamus Vobiscum ou la Manche dans le nez
Lorsque l’élégance vélique se mêle de stratégie (& cochon qui s’en dédit !). Stratégie de conquête où plus tu gagnes, plus tu gagnes ; ce qui ravit l’armateur et rendrait presque modeste l’équipage aux taquets, puisque c’est le bateau qui se prend au jeu des avant postes et fait le job en vainqueur. Thalamus fut dessiné par François Sergent pour être un ketch de croisière rapide & cette fois-là encore (après la PLR Revival one & la Channel Classic Regatta) c’est surtout l’adjectif rapide qui l’emporta sur les substantifs ketch et croisière !
Etape one : remontée en convoyage.
Donc, l’aventure débute à Bénodet. Beau temps, petits airs et grosse brume.
Equipage de croisière : Béatrice, Laurence, Chloé, Pierre & I.
Mercredi – Avitaillement, un peu de GO en prévision des faiblesses du vent et hop, on sort de l’Odet. Audierne Ste Evette au mouillage très encombré, Rose Noire 2 à l’ancre pas loin. Dodos dans la brume sédative.
Jeudi – Départ à la voile, petits airs sur mer plate. Le raz de Sein (2 équipiers en passage initiatique) à raser la Platte pour apercevoir la Vieille voilée, l‘arrière plan était dans le coton. Un bord vers Tévennec pour dégager et envisager d’ouvrir jusqu’à Douarn’.
Douarn’ en pleine fête, je n’avais pas inscrit Thalamus bête que j’suis, amarrage à Tréboul.
Rencontre historique avec Casilde, du pur cru Kerrand, une coproduction Solenn & Djeff !
Vendredi – Go to Brest pour aller chercher Eric & Xavier. Sous le cap de la Chèvre, envoi de spi dans les petits airs = 20 mn de préparation (bras, écoute, pliage, placement, envoi), 10 mn en l’air, affalage et rangement 10 mn. 110 m² bien pliés pour la prochaine fois !
Tas de Pois puis Toulinguet à la voile dans le grand beau temps clair sur mer plate, Thalamus s’amuse. Nous itou.
Brest marina du château, on récupère les boys. Et le pavillon maltais.
Direction Camaret pour rejoindre Kraken et in fine beaucoup d’autres. Orchestres et diner sur le port, quelques courses.
Samedi – Montée vers l’aber wrach. De l’air, un peu, pas du tout. Pointe St Matthieu, voile moteur et vice versa. Courant avec, ça aide. Et puis au Four, plongée dans les cailloux du chenal à terre.
Sous les fenêtres de Marie Jeane : chenal méridional de Porsal, chenal du Raous, chenal du Relec jusqu’à l’entrée de l’Aberwrac’h. Du grand beau, première fois que je le prends montant après l’avoir beaucoup pratiqué descendant. Du beau bien calme ce jour- là. Du très beau et du très calme. Et vive la cartographie GPS ! Ça repose le compas de relèvement !
Aber wrach du soir, ne change guère malgré les piaillements des mouettes et des stagiaires de l’UCPA.
Dernière soirée à bord pour Lolo. Diner à terre au resto dans le tournant de la cote sur la mer.
Dimanche- Accompagnée Lolo au métro, oups, le bus pour Landeda, Brest et Rothéneuf.
Une amarre pour remorquer Kraken en mal de pompe jusqu’à la sortie par la Malouine. Le vent monte, au NWN, du plein dans le nez. Mais il monte. Bryell escorte aussi le Krakou. Nous l’avons attendu à la cape, sommes retournés lui faire un tour puis le vent tenant – et une partie de l’équipage mollissant courageusement – nous avons passé les rails au près. Léger passage du vent à l’ouest dans la nuit, route directe puis 29 nœuds à 4 AM, ½ GSE, artimon bas, GV 1 ris, grosse pluie absorbée par Eric à la barre. L’été n’est plus ce qu’il était.
Petit jour gris, relais VHF avec Bryell pour Kraken, 10/15 milles derrière. Route à nouveau NNE jusqu’à la Wembury bay et hop, Pierre laisse le Great Mew Stone sur tribord avant d’entrer dans la baie de Plymouth. Chloé observe et contrôle.
Accueil et marina au top.
Suis allé voir Gwen sur Pen Duick II pour trouver un embarquement à Xavier. Et Xavier a embarqué en compagnie de François, le célèbre charpentier du Bono.
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Paul, Thomas et Franck embarquent. Briefing, diner, tout bien belle ambiance.
Récapitulatif équipage : Paul, Béatrice, Eric, Franck, Thomas, ma pomme.
Le Prologue.
Jolis petits airs sur mer plate. Mouillage bord à bord avec Cyrène. Interprétation ukulelesque de « travailler c’est trop dur » avec Christophe au résonateur.
Le départ.
Dernier breakfast à terre avec ma douce avant de larguer.
Descente (toujours) au près, ruse de Sioux dans le Four et … révélation dans le même Four!
Légendes: Guillaume Le Conquet – Kerrand et les épures du Krakew
Une mienne cousine d’un ministre de la 3é qui faillit épouser son oncle lui-même beau frère de Churchill nous raconta devant le port du Conquet qu’un certain Guillaume y vécut au début de l’an mille. On le surnomma comme on le faisait à l’époque Guillaume Le Conquet puisqu’il en était natif, jusqu’au moment où il épousa une dame Kerrand, se nomma Guillaume Le Conquet – Kerrand avant d’entrer dans la légende comme Guillaume Le Conquérant (1027 – 1087), duc de Normandie et king of England. On comprendra mieux pourquoi l’un de ses descendants bigoudens exècre le glaouche mais va tout de même faire un détour par le Mont St Michel lorsqu’il régate entre Plymouth et Brest.
(À suivre)
La fabuleuse route de Thalamus entre Plymouth et Brest
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Titre abscons : C’est en passant par Béniguet et les Chats que tu t’extrais du Four, tu plonges dans le Sein et tu passes la flotte.
Merci à celles & à ceux dont j’ai délibérément piqué les photos & à Eric pour la carto