Cyprès de Chypre & bonus in Cyprus

Le e-lecteur/trice adorateur/trice se souviendra que juste avant le SABABLOGBUG nous quittions Zanzibar aux sons tonitruants de la fatiguée fanfare de plage désormais sommeillante for a while.

chy1
Nous avons roulé les bosses des vagues, l’une après l’autre, et la suivante encore, puis sa sœur, sa cousine et puis des lames de joies vertes et de l’écume des jours borissienne et vianesque (trop facile pour être au faîte), la mer, la mer, la mer toujours recommencée, fameuse et imparable isocolie Valéryenne d’école, Paul. Puis-je te confier mon doux mon tendre ami(e) lectrice/eur que ces saillies sémantiques parfois m’étourdissent et me font perdre la foi de n’aboutir à rien de sensé par trop de facilité vocabulaireuse lâchée. Cherche, cherche l’introuvable contrepèterie. You hou Rintintin.


Donc, direction Chypre, parce que là les banquiers sont encore moins complexés qu’ailleurs et que l’île en forme de poisson antédiluvien fossilisé est, truc bizarre, « membre de l’Union européenne de facto pour sa partie sud, de jure pour toute l’île ». Faudra piger les subtilités du latin technocratique. Jolie formule bien dans le genre du fatras où les peuples perdent leur histoire au gré des diktats instaurés par des institutionnels apatrides dont l’unique credo est « qui hait bien, châtie super bien ».
Pressé comme un citron chypriote ne veut pas dire courir. Mais n’être plus qu’une enveloppe jaune et flasque.

chy2
L’homme est un loup pour l’homme, formule initiée par Plaute dans la Comédie des Ânes ( 195 av. Jean Claude) puis reprise par Érasme le Batave, les Français Rabelais, Montaigne , Agrippa d’Aubigné, Jean-Jacques Rousseau , l’Irlandais Francis Bacon, l’Anglais Hobbes sous la forme « Et certainement il est également vrai, et qu’un homme est un dieu à un autre homme, et qu’un homme est aussi un loup à un autre homme. » On peut le dire ! Pas fini, utilisée aussi par l’Allemand Arthur Schopenhauer et l’Autrichien Sigmund Freud. Arthur mit Sigmund, les mythes.

chy3chy4
Dans notre hémisphère politique, l’omniprésence des loups atypiques qui se terrent en bandes avides donne naissance à trois sous types particuliers de canidés atrophiés : les chiens, les chacals et les dingos. Ils hurlent et copulent entre eux ; la seconde activité les occupant particulièrement grâce à l’intervention de divers composants vaso dilatateurs zobi-déifiant. Qui dégénèrent souvent, pour rester dans le canidé, en lupus dit médicamenteux (ou teur) dont les symptômes les plus fréquents sont articulaires, musculaires jusqu’à provoquer des épanchements cutanés, on s’en serait douté et on ne pouvait prophylactiquement pas laisser passer.
Donc loup qui se pèche, loup de mer qui pêche et le loup de Médème qui se cache pour être mieux reconnue, ravissant badinage derrière lesquels les yeux brillent et les lèvres susurrent de douces promesses.

Nous aurons des lits / pleins d’odeurs légères,
Des divans profonds, / comme des tombeaux,
Et d’étranges fleurs / sur des étagères,
Écloses pour nous / sous des cieux plus beaux
Charles Baudelaire, La mort des amants/ Les Fleurs du mal

chy5

Rigole, Charles, un sourire, stop tes pleurs du mâle.

Or donc, Chypre, Larnaka à 3 milles, presqu’arrivés.
Si près d’arriver que les cyprès chypriotes tentaient d’ombrer le pont ; le long cyprès d’or du soleil dixit JM Heredia qui n’a jamais perdu une seule occasion de métaphorer.
La Lady Taud en manteau sort de sa léthargie.
– Crew, équipage (elle est bilingue) n’y allons pas, Rhodes est à côté, allons nous y amarrer.
Manœuvres immédiates, fasseyement des voiles et la grande goélette repart tribord amures pour gagner Rhodes. Le port captain chypriote ventru observait les taxes d’amarrage plantureuses s’évanouir
– Not far, not far, répète le capitaine en rigolant, repu de sa vanne.
– Le phare c’est Alexandrie, abruti, lui dis-je
– Rhodes c’est le colosse, continue-t-elle
L’autre fait sa moue d’employé mouché, moue de moule molle.

chy6

 

Sais pas pourquoi, je ne sentais pas Chypre, me confie-t-elle, ce qui me met confus.
Aussi parodiais-je le grand Jacques pour contrer mon tumulte.

J’ai voulu voir ta sœur et on a vu ta mère,
J’ai voulu voir Paris et on a vu Vesoul
Comme toujours.

 

Sauf que, bateau égal barre, barre se tourne et qui peut tourner a la liberté de naviguer où il veut, vers où il veut, quand il veut. Pas obligé d’aller là où il faut aller. Le demi-tour devant le but est un régal dans l’univers du doute utile.
Next time Rhodos, kalimera !

Les cyprès de Chypre se fondent dans les lointains tels des soldats au garde à vous montant la garde.
– Monter la garde?
– J’ai fréquemment croisé Christine mais l’idée ne m’a jamais effleuré.
– …….!
Tous se tournent vers la voix inconnue émettrice de cette élégante saillie.
Ignorant des regards posés sur lui, prenant une attitude recueillie, l’homme s’arrache consciencieusement les poils de nez puis, jugeant ses cavités dégagées des pilosités il les cure avec son index recroquevillé en crochet dans un mouvement tournant du poignet et la tête penchée, yeux demi clos. Titillé du travail au pif, il éternue violemment activant l’expectoration de ses scories nasales.
– La crotte de nez de monsieur a dépassé la vitesse du son.
– … A dépassé la vitesse du con!
La dame qui s’est ainsi exprimée s’était violemment il y a peu libéré des assauts du quidam scato nasal ; jolie femme aux cheveux roux rouge, intellectuelle de grande culture au point que nous échangions un verbatim à son propos :
« La rousse est une véritable encyclopédie »

That’s all, folks, on va revenir.

La baignade des dames zanzibariennes (thanks to Myriam)

chy7

Les commentaires sont fermés.