Oze et le Passeport Classique : escale à Port Louis
Port Louis partage avec le bassin des chalutiers à La Rochelle l’avantage d’être un port classé « Passeport Classique » comme en témoignent Myriam & Claude qui y firent escale avec Oze, leur ketch battant pavillon belge.Oze. Construit en 1962 au chantier DH. Meeusen à Breskens, Nederlands.
Ma, notre première rencontre avec Oze eut lieu lors des derniers Tonnerres de Brest. Nous étions à bord de Rocquette amarré à proximité du ketch belge de 13 mètres à bord duquel Claude et Myriam nous invitèrent à passer la soirée et contempler les feux d’artifice.
Depuis, Eric, le navigateur historique de Saba, y embarque pour de longues traites entre Belgique, Bretagne et Galice.
2004 – Claude acquit le yacht en février 2004, au cours d’une vente judiciaire pour défaut de paiement des droits de port, à Gibraltar (le yacht appartenait à un Irlandais qui vivait à bord). Pillé par son équipage « en compensation » de travaux non payés, il ne restait plus à bord qu’un vieux moteur Deutz de fabrication espagnole et le jeu de voiles d’origine.
Après avoir installé un matériel d’armement complet et une électronique de navigation neufs, le bateau quitte Gibraltar pour la Belgique. Retenu plusieurs mois à Portosin (ria de la cote nord-ouest espagnole) pour confectionner une nouvelle grand-voile de coupe (suite à l’explosion de celle d’origine lors d’un coup de vent à l’entrée du golf de Gascogne), Oze parvient à Ostende en septembre pour être mis au sec au chantier Versluys, pour une première phase de restauration.
En 2006 le vieux moteur Deutz rend l’âme à Newcastle ; le bateau est remorqué en mer puis rentre à la voile à Nieuport.
En 2007, équipé d’un chauffage à air pulsé, Oze quitte son ponton en Hollande pour, via le canal de Kiel, gagner Copenhague. Ensuite, ce fut la Suède jusque Göteborg, puis en Norvège à Stavanger avant de naviguer jusqu’au bout du Lysefjorden puis à Bergen. Puis, traversée pour Lerwick aux iles Shetland, puis Fair Isle, les Orcades, la côte ouest des Highland écossaises jusqu’à Oban. Le Crinian canal l’ emmène à Troon d’où il rejoint Portafery en dessous de Belfast. Il repart pour l’ile de Man, commence à allonger la foulée vers Brest avec arrêt à Holyhead et Penzance.
Il rentrera en Hollande par le chemin des écoliers (Aber-wrach, Roscoff, Tréguier, Guernsey, Cherbourg, Honfleur, Le Havre, Dieppe, Boulogne, Calais, Nieuport, Ostende, Breskens (son lieu de sa construction) et son ponton permanent à Dintelmonde.
2008, ce fut le « premier » Brest et Douarnenez puis le rassemblement de Belle Ile avant de découvrir la Bretagne Sud : Houat, Vannes, La Vilaine, Pornic, Yeu, les Sables d’Olonnes puis Marans pour trois semaines avant le retour en Hollande.
2009, Oze redescend à Brest chercher ses équipiers avant de mettre le cap sur les iles Scilly, puis Kinsale sur la côte sud de l’Irlande, puis monte la côte ouest jusque Galway, puis rallie en une étape Oban en Ecosse. De là le bateau rejoint le Caledonian canal avant de rentrer par la mer du nord.
2010 : l’année de la Baltique. Le bateau quitte Dintelmonde fin mai avant de gagner les eaux intérieures hollandaises par Amsterdam et suivre la « hogemast route » (ou la route avec son mât) qui l’emmène dans la Frise du nord, à la limite de la frontière allemande. Quelques petites étapes lui permettent de rejoindre Cuxhaven et le canal de Kiel. A sa sortie, il fait route au nord pour aller visiter Flensburg, à la limite du Danemark puis il remet le cap sur Copenhague. De là, il se rend à Stockholm en passant par le sud de la Suède, entre l’île d’Oland et la terre (Kalmar) puis l’ile de Gotland et le port de Visby.
A partir de Stockholm commence une navigation dans les chenaux au travers d’une myriade d’îles, sous la canicule par 60 degrés nord ! Arrivé à Turku en Finlande, le bateau redescend via Hanko pour traverser vers l’Estonie et Talin. Ce sont vers les iles du nord du golf de Riga que se tourne l’étrave d’Oze, avant de se rendre a Riga (Latva) via la petite île Estonienne de Ruhnu.
Oze quitte Riga le 15 aout. La saison est finie en Baltique et il commence à y avoir de forts coups de vent. Il quitte la Baltique à grandes enjambées. Amarinage jusque Ruhnu, puis retour a Visby, Kalmar, Bornholm, Fehmarn, Kiel, Cuxhaven, Harlingen (Hollande) Amsterdam via l’Ijsselmeer, puis Dintelmonde.
2011 a vu le bateau gravir la Mer du Nord à grand sauts jusque Fairlie et après un passage aux Shetlands, un beau détour aux iles Féroé. De là il est redescendu à Stornoway aux Hébrides, puis via l’inner sound de Skye, le loch Hourn et le sound of Mull à Oban. Il est reparti via le nord d’Islay, Port Ellen et Campbelltown changer d’équipage à Troon. Il a été visiter l’ile d’Aran, puis Glenarm en Irlande du nord, l’île de Man, Dublin, Arklow, Tresco dans les îles Scilly avant de changer d’équipage à Brest et de rentrer à Dintelmonde.
2012, après avoir remplacé le contreplaque du roof, le bateau est remis à l’eau pour les Tonnerres de Brest (cf. l’épisode du début).
Et là, Eric, le Saba’s navigateur, embarqué à bord à bord de Oze, descendu et remonté de Cantabrique – en marge du rallye et des régates en Galice – m’a textisé pour en savoir plus sur le passeport classique. Résultat : Oze a non seulement été très bien reçu à Port Louis mais aura aussi bénéficié d’un tarif spécial « classique ». Ce qui, compte tenu de l’intérêt provoqué par la présence d’un yacht classique sur le public, s’avère être un bel événement dans lequel chacun – port et yacht – s’y retrouve.