Saba dans le vieux port de Bruxelles (Belgique)

2brux1La Lady Taud est toujours immobilisée par un meltem tenace à Rhodes, elle condescend toutefois à fréquenter en fin de journée la plage où bientôt, l’été pointant, Scandinaves et Teutons vont s’affronter, se déchirer à la bière et au vin blanc.
Son factotum amoureux rampant la suit, dardant son regard myope sur sa plastique dont les statues grecques (hâlées malgré leur teint d’albâtre) sont envieuses au point de se dé-piedestaler et de perdre membres et têtes au gré des érosions barbares.
Elle déambule et folâtre, son sac de plage aussi inutile que son maillot futile, rythme sa démarche et les yeux des mâles envoutés qui ce soir vont aimer leur femme pour l’envie d’elle (dis-moi le contraire, gringo et remercie la providence d’avoir une douce amie au lieu d’une chiquenaude solitaire ou d’un assaut tarifé).

 

2brux7Un barbu rouquin néandertalien du genre crasseux mal débarbouillé la croisa à son vent : la belle semi éternelle tressaillit à l’érotisme puissant qu’exhalait le fumet du passant ; il n’en vit rien, les barbus rouquins marchent menton et barbe relevés pointés vers un horizon coincé entre 2 rues.
– Décoince ton horizon, barbon, et exprime tes ruts. Le printemps est enfin arrivé !
Ses yeux atones firent l’illusion de m’observer mais il était clair que le fils des âges farouches ignorait que son espèce disparaissait déjà. Pour laisser le champ libre et les moissons qui vont avec une fois à l’homo – prétendument sapiens – qui désormais en Gaule s’épouse comme on va au marché, sans espoir génétique de reproduction. OK, man? Pas de quoi pondre des lois sur les amours autorisées et réprouvées pour s’aimer. Passer du no man’s land au no land n’est pas si gai (cette phrase ne veut rien dire mais l’exprime bien, non ?)2brux2

 

Nous en profitâmes, Saba, son équipage et son boss pour aller trainer les quilles à Bruxelles, ma belle, chantée si bien par Dick Annegarn le batave si bien composant chantant :
 

Du temps où Bruxelles &/ou Brussels, fut port fluvial.
Il était là-dessous, le port, désormais belle promenade sous le soleil pâle et froid ce jour-là.2brux3

2brux4En témoignent d’abord le nom franco flamand de cette ruelle.
Et puis, surtout, la sculpture sur le fronton d’une maison érigée en 1618 de ce qui dut être un « kog », le bat2brux5eau « générique » du commerce médiéval, notamment des croisades et de la Hanse. Le terme ayant pu dériver vers « coque » et « coche ».

Et les expressions bien de chez nous :
rater le coche et plus précisément : faire la mouche du coche qui se traduit par se démener, s’agiter pour montrer son utilité.

Justement.
Il semble qu’une sorte d’épidémie soit l’une des causes de l’abandon du port bruxellois. Non pas celle commentée par le chanteur Arno annonçant qu’il y a tellement de Français à Bruxelles que je vais émigrer à Paris. La susdite épidémie très localisée fut propagée par un insecte volant (ou à voiles ?) du nom de crisandoriphore royal. Les puissants moyens, politiques & pragmatiques, mis en oeuvre pour l’exclure furent couronnés de succès et l’animal passa la frontière pour s’installer par chez nous autres et de s’y complaire au point de perdre sa couronne, de se transformer en crisandoriphore républicain anonyme et de déloger l’habitant accueillant pour, dans sa maison, installer son ego, son envie d’exister et ses frustrations d’expatrié.
Quoiqu’il en soit, on sait le mélange des races (races, oups, mot interdit, compte 500 balles !) propice à l’évolution de la société*.

La quête de la sagesse nécessite le temps de la provocation pour mieux comprendre l’autrui désarmé ou fâché.

La photo de clôture due à Eric lors de sa Semaine du Golfe à bord de Manu Christine Dry (sorry Marie Christine III) où les 2 sister-ships dus au crayon de François Sergent sont roue dans roue : Marie Christine III & Eloise II qui sont désormais à identifier comme on le fait de la Poule et de l’Etoile.2brux6

 

* L’épectase n’est-elle pas à la fois, chez les chrétiens, le progrès de l’homme vers Dieu et, chez tout le monde, le décès pendant l’orgasme ?

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