En février, accroche ton lévrier…
… au pilier du bizarre bar de Zanzibar
Tout commença par une galette des rois (galetta de los reyes) sous dominance mexicaine avec Catherine, Male, Marta, Antonio, Eduardo y Fernando et la famille de France rassemblée autour des bouteilles de vin et de champagne.Mata-Hari, vers 1906, refaisant le monde sur un joli tapis en poils de fesses de yac cousu de fil d’Ariane
Ensuite, avant d’entrer dans le vif du trip zanzibarien pour attirer le chaland nonchalant, hommage à Madame Mata Hari – Margaretha Geertruida Zelle – et ses photos pulpeuses (vers 1906) jugées scandaleuses par les unes mais tellement charmantes par les uns, des photos qui circulaient clandestinement dans les cercles mondains parisiens de la Belle Epoque.
Elle fut condamnée à mort pour intelligence avec l’ennemi en temps de guerre et fusillée le 15 octobre 1917 dans les fossés de la forteresse de Vincennes. Elle refusera d’avoir les yeux bandés – drôle de tradition : est-ce pour que l’exécuté ne reconnaisse pas ses exécuteurs ou bien que ceux-ci ne soient pas émoustillés par son regard de braise ? – et lancera un dernier baiser aux soldats du peloton d’exécution avant de s’écrier : « Quelle étrange coutume des Français que d’exécuter les gens à l’aube ! »
Mata Hari fut espionne, sans doute, et grande amoureuse séductrice, assurément.
Séductrice de l’homme éternel, semblable au marin dont le regard lointain, passant outre l’horizon, en sa quête avide d’une plage de sirènes offertes dont les queues aqueuses perturbent éternellement les nuits de branle;
le branle est le nom du hamac qui a donné la formidable expression suggestive « branle bas de combat » hurlée dans les minutes d’avant la bataille, rapport à la couche décrochée autant qu’aux rêves érotiques interrompus.
L’homme doit prendre de la hauteur même dans les combats (Sidi Brahim)
Sillage en dents de scie depuis La Rochelle.
Partir, même pour Zanzibar, nécessite un point de départ.
Le premier fut rochelais où nous laissâmes notre âme au coeur d’un charmant logis au long bar coudé avant que la vue imprenable sur la mer ne soit masquée à la vitesse d’un chenal au galop par les périphériques pontonniers des Minimes en maximitude expansionniste. Circus minimus.A la gauche de l’icelle masure, ex des Douanes et désormais customisée, la tour Saint Nicolas à propos de laquelle 2 théories étymologiques s’affrontent : l’une est relative au nom affectueux donné à la maitresse préférée d’Armand Jean du Plessis, cardinal-duc de Richelieu et de Fronsac et pair de France, qui, via son physique de mulâtresse avenante arborait de ravissants seins chocolat (sa présence ardente, sans le savoir, préfigurait le commerce triangulaire qui navra ses coreligionnaires autant qu’il enrichit LR) ; l’autre viendrait de la boutade cardinalesque qui, contemplant l’embourbage des vaisseaux britanniques, leur lança : « alors, les gars, vous êtes un rien chocolat ? » Il semblerait que la tour opposée, la tour de la chaine, ait une origine proche, puisqu’on disait alors tour de la chienne, soit parce qu’une active petite vertu la faisait perdre aux autres, soit parce que les chiens qui en défendaient l’approche étaient des chiennes de garde.
Donc La Rochelle. Visite e-guidée.
Rupella (petite roche) fut fondée sur un promontoire rocheux. Même si le site marécageux semble avoir été inhabité avant le Xe siècle, il semblerait que des Alains venus de l’Est s’y soient implantés dès le Ve siècle, habitant dans des huttes et vivant de la pêche, du cabotage et de la viticulture. Depuis, de nouvelles découvertes laissent à imaginer que la côte d’Aunis fut habitée à l’époque gallo-romaine. Outre les traces de marais salants de grande taille, on découvrit les fondations de deux imposantes et luxueuses villas romaines à Saint-Éloi et aux Minimes.
Toutefois, le plus ancien quartier de La Rochelle, vivant de l’exploitation de marais salants, est un hameau appelé Cougnes (du celte « cogn » ou « coign », désignant un coin, un angle). Au gré du temps, les habitations de Cougnes se rapprochent de la mer, jusqu’à la naissance d’une cité de pêcheurs (Rupella).
Merci aux pêcheurs dAunis: sans eux, les Rochelaises et les Rochelais se seraient nommés les Cougnettes et les Cougnus.
« Qui va à la chasse, perd sa place. » Sentence de Joachim Dufflot, 1869,
reprise par Jacob & Delafon, les rois de la relation cuvette – cataracte.
Impromptu de sillage grec, le second départ vers Zanzibar.
Nous étions amarrés cul à quai dans le port de Rhodes. Arrivés au tout petit matin, je m’éveillais tard avec une pensée pour l’Arche de Monsieur Noé, originellement perchée à proximité de l’actuelle bourgade arménienne blottie sur le versant russe, dénommée « Nakhitchevan », les « gens du navire » en vieil arménien. La pensée repartit d’où elle venait. Reviendra-t-elle un jour ?
Halte-lô! Second départ vers Zanzibar dans la prochaine édition : l’actu passe avant !
Après sa remontée frigoventée et être restée quelques jours sous la pluie paimpolaise nationale, Saba est entrée au chantier, bien abritée.
Donc, des photos, déchargement du contenu au pont roulant (confort !), stockage et inventaire des trucs à faire en compagnie de Gilles Conrath.
Images avant d’aller plus loin au voisinage d’un joli smack centenaire.
Saba va faire ses 50 ans l’an prochain !