Classique Solo

Septembre 2019 – La Rochelle vit au rythme immobilisé de la Mini-Transat La Boulangère. Amarrés au bassin des chalutiers, les 73 concurrents rongent leur frein dans l’attente du feu vert du Comité de Course : la météo est pourrie et les fenêtres à peine entrouvertes, grosse mer et coups de vent.  

Au YCC, c’est régate. Marée en respectable coef. 108. Faut jouer avec le stream.

Briefing du vendredi au club house. Vu le brouhaha, on se demande pourquoi un briefing ; en même temps comme dirait mac, sur l’eau c’est bisounours sur mer :

comité YCC de yacht XXXX, quelle marque doit-on passer après celle-ci, vous êtes placé ou par rapport à la ligne d’arrivée ?

Des babies qui jouent avec leur VHF !

Rappel : une fois la procédure lancée, le comité de course n’a pas à répondre aux concurrents.

Saba et le boss connurent quelques désistements préalables, des pulsions d’embarquement refroidies par l’heure hyper matinale de passage de l’écluse du bassin des chalutiers. Que des équipiers que j’aime bien et je n’en veux à personne. D’autant plus que d’expérience, j’adore transformer l’adversité. Adversité si l’on veut, il y a nettement pire à combattre dans ce qui reste de notre société.

C’est bon, je régaterai en solo. Assez tendance en période Mini.

Et puis, le temps annoncé est clément : 8 à 13 nds et soleil à venir.

Lever 5 h, ça roule cool le samedi matin dans La Rochelle streets.

Préparation de Saba : taud, câble électrique, etc… Et pilote !

Sortie en marche arrière dans la nuit obscure. Bigre, ça ne sort part ! Une défense prise dans la garde montante laissée à poste sur le ponton. Déficelage du bazar. Et c’est parti.

Sortie de l’écluse, bonjour à l’éclusier. Chenal vers la Ouest Minimes. Le vent frais souffle 15/17. Pilote et moteur face au vent, je prends un ris dans la GV. Je ne l’ôterai pas. J’aurais dû.

Tout en cerclant à proximité du bateau comité pour l’appel, les yachts signalent leurs nombres d’embarqués. Constat : les grands sont des aspirateurs à équipage. Comme les grosses autos avec les belettes. Et toc !

Saba : 1 personne à bord !

– Tu es seul ?

– Ben oui, j’ai fouillé partout pourtant.

Départ pas trop mal placé sur la ligne. Long bord au près (une manie qui avantage les longues flottaisons, mais bon) puis passée – so long -Marie Anne, voiles ouvertes vers le pont. Le tour des piles courant dans le pif puis poussant et, à raser Chanchardon, et hop, bords vers Chauveau, dites la Sud.

Le pilote faisant bien son job depuis le départ, je peaufine les réglages dans les petits airs.

Saba au près croise Lasse, Pangur, Rouvelon, Christina qui descendent sous spi vers l’arrivée.

Enchainement de virements pour enfin passer Chauveau dans le courant. Biceps on peut pétés. Pas le courage d’envoyer le spi pour 4 milles. Envoyer oui mais tout ranger ben non. Vilaine descente sous GSE mollasson et GV sous voilée. Désolé les autres !

Je décline l’invitation au second départ. Peux pas tout faire ! Le solo en longue distance, pas de problème mais en parcours côtier, c’est physique. Et le mien, de physique, accuse les milles.

J’affale la GV, déroule un demi GSE et engage des bords de travers en extérieur du chenal. Toujours sous pilote. Abreuvage & collation. Cool.

Voilà c’est fini, c’était bien. Un peu fourbu mais content.

Les commentaires sont fermés.