Convoyage en mer d’automne. Récit avant l’hiver.

Un jour, tu pars, un autre jour tu arrives (sentence Pagan)

Bon, donc, là, après quelques mois de refit sous la haute autorité de Benoit, il fut décidé de quitter Saint Brieuc pour regagner les cieux rochelais.

A météo peu amène, tu dis amen et tu vas vider un godet en observant la fuite des nuages : même eux se cassent !

Marée nocturne.

Départ prévu le samedi à la marée. Jolie dépression en cours tout à fait encline à ouvrir les bordés et à démolir les enduits, sous couches et peintures de coque avec la possibilité que Saba ressemble à un drakkar bordé à clins. La mésaventure était arrivée au sortir de chantier à Marans : cueillis par un 6/7 arrière dans le pertuis breton ! On ne pouvait s’y méprendre : Saba était construite en bordés francs. Et ça se voyait.

Donc départ reporté effectué le lundi très matin.

Eclusage aux sunlights tandis que les pêcheurs rentraient. Le long chenal voiles hautes, petit travers. C’est parti !

Des vents secteur Est annoncés. Et confirmés.

Faire les extérieurs.

La côte est passée toute au Sud de Saba : Bréhat, les 7 iles, Batz. Coef dans les 90, on échappe un peu aux gros courants de longs de côtes. Tantôt spi, tantôt pas spi, … la vie s’organise. Le pilote est au top, alimenté par un grand panneau solaire embarqué en test. Certains ont voulu le débarquer pour l’encombrement sur le roof, bon OK, il fut top utile.

Une journée de bonus.

Il avait été envisagé un stop à l’aber Ildut au prétexte que la Dame du Four avait des citrons verts pour accompagner le rhum et le sirop de canne. Au propre et au figuré, on hésita avant d’éviter le Wrach (l’e fond de l’aber et la tête à l’envers) mais juré craché la prochaine fois on s’arrêtera !

Puis Jean Paul me convainquit de pousser le courant du Four, vent travers et moteur ! Suis coincé côté moteur vs courant, n’aime pas trop. Le moteur sur un voilier surtout. Et puis, nous sommes en convoyage, faut être vendredi à LR, etc… On l’a fait et bien fait. A près de 6 nœuds. Le phare du Four fut passé à 3h du matin, route directe vers le raz…

Le raz au grand soleil.

… franchi dans la foulée 2 heures avant la renverse contraire. Traduction : 1 grosse journée de gagnée sur le planning de convoyage. Avec lever de soleil à l’Est et coucher de lune pleine à l’Ouest. Avec Tévennec, toujours lumineuse dans ses folies et ses naufrages.

Vaut-il mieux être dingo sur l’îlot que pâlot sur un bateau ? La folie stable vs la gerbe agitée (questionnement Pagan)

Opération rodéo.

Comme souvent, vent contre courant au sortir de Sein, c’est rock’n roll ! D’autant plus qu’un peu avant, les coulisseaux de grand-voile s’étaient échappés du rail de mat. Nous opérâmes un rabantage acrobatique assez sommaire – du linge autour de la bôme – tandis que Saba se la jouait bronco de rodéo. OK, on vire vers Audierne pour sortir du tohu bohu et re coulisser la GV.

Ensuite, ce fut route directe au près moteur appuyé GV.

L’armada que pour Saba.

Presqu’à Penmach.

– Retourne-toi, qui va là ?

– La Recouvrance, pied dedans.

– Et puis la Poule, la Nébuleuse, Corentin… que du beau monde sous le soleil oriental.

La gast de roche qu’il faudra qu’un jour je me la mette dans le crâne !

Du coté de Karek Greis et Rostolou ! Deux fois déjà qu’un équipier attentif évite que j’y empale Saba. Merci Jean Paul. Je connais ce relâchement du presqu’arrivé et cette enfilade de balises bien visibles. J’ai fait une photo du caillou et vais me l’exploser à la dynamite cet hiver. Dans mes rêves. Ou mes cauchemars.

Bénodet tard et tôt.

Amarrage tranquille. Un coup de main à Bertrand de Broc pour déplacer son cata. Sophie en cuisine et apéro en ordre dispersé.

Départ à marée descendante. Au fort du flot. Exercice de réveil des neurones. Sortie de Saba tout travers au courant, marche arrière, marche avant, poupe et proue à 2 mètres des bateaux amarrés. Du n’importe quoi qui passe quand même. Un hello à Gullveig !

Pas d’AIS, pour pouvoir disparaitre.

Éric, le routeur officiel, ne comprenait pas que nous ayons mis tout ce temps pour aller de Sein à Belle-Ile. Réponse Bénodet. Pas vu, pas pris.

Marées du matin et du soir.

L’organisation ayant été optimisée, nous avions des marées à chaque extrémité des jours. Jours courts.

Donc, go to Le Palais ! Au près légèrement ouvert, Saba rigolait malgré les vagues courtes qui freinaient la marche. 11,30 m au pont et 7,20 m à la flottaison, ça fait rocking chair dans vagues creuses courtes.

Le vent chute sans bruit. Bon d’accord.

On pousse un peu, moteur et GV pour accéder au bassin intérieur du Palais. Vent d’Est, ça houle dans l’avant-port.

Le Palais fut beau.

Plein comme un œuf. On se demande ce que font tous ces plaisanciers sur des canotes de loc en pleine semaine ? Bossent pô ?

Nous décollions à l’ouverture, à 7 heures. Les voisins aussi, contrariés que nous soyons à couple, assuraient qu’ils partaient au plus tôt. Nous avons décollé à 7 heures. Les voisins dormaient.

L’idée de Yeu.

Passé Kerdonis, bord de près vers Port Joinville. Mer hachée mais ça pulse. Un ris et foc bordé. Pas de bord favorable, tout dans le nez pile sur la route.

Petit à petit, la mer et le vent baissent. La vitesse aussi. Les prévisions météo annoncent des rafales à 1 nœud !

Côté GO, il reste environ 3 heures d’autonomie. Nous sommes à la latitude de L’Herbaudière. A une vingtaine de milles. Va pour Noirmoutier, vent bon plein travers. Ça devrait le faire pour aller refueler.

Circonvolutions dans les pannes à la recherche du poste à carburant. Plein du réservoir principal (60 litres) + 30 litres en jerrycan. Anticipons l’explosion des taxes ! Et l’absence d’Eole.

Apéro et diner amarrés.

23h30, c’est reparti vers le Sud.

La brume est tombée dans le port et pour la sortie. Ensuite, plus rien, Pilier perdu, toutes les balises invisibles. Nav’ au Furuno, cartes et règle Cras.

Même à 0,30 milles, les balises sont perdues dans le gros coton. C’est la ouate. Halo des feux en tête de mat. Balcon avant limite visible. Merci le pilote.

Aqueux, coucou !

Jean Paul veille. Il est « juste » allé faire son pipi sur le balcon arrière !

Un pêcheur à contre bord, entendu plus que vu. AIS, parfois je me dis que maybe….

Les Sables sont passés sans nous voir.

Puis, petit à petit, le vent léger emporte la brume lourde. Nord Est. Spi rouge à poste. Courant avec dans le Breton.

Les Baleines en vue! Du moins sur la table à cartes.

 

 

Amarrage sous Saint Nicolas.

En attendant l’ouverture du pont.

Saba est amarrée à couple de MC 3. Retour after all these years.

 

Remerciements

Merci à ma Belle d’abord parce qu’elle est Elle, ma Reine de Saba.

Merci à Sophie, passée de terrienne à merrienne sans que son hyper activité en soit le moins du monde altérée.

Merci à Benoît qui aura été le véritable acteur du refit par ses conseils, son savoir-faire, son suivi de chantier et les heures consacrées à Saba. Perso, pour l’entretien de mon bateau, où que je sois en France, j’irai à Saint Brieuc

Merci à Jean Paul qui sait tout faire à bord. Avec son entrain constant. de la règle Cras aux mots croisés.

 

 

 

 

 

 

Enjoy & Cheers!

Saint Brieuc le 24/09/18 à 6 am

La Rochelle le 28/09/18 à 18h

 

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