Migration ou transhumance
Non, non, le sujet n’est pas l’actualité qui affuble les immigrants ( de leur pays vers un autre vu depuis le pays récepteur), les émigrants (de leur pays vers un autre inconnu cf. Mayflower, Titanic, …) et encore moins les migrants (néologisme désignant les massacrés de l’Histoire autant que les manipulations gouvernementales).
Là, je cause de Saba qui, ex- Provençale, ex – Normande, ex- Bretonne, ex-Charentaise, est allée faire soigner ses blessures dues au temps (le bois fatigue comme toute matière vivante) et à l’excès de courses (où l’on « pousse » & « tire » comme si nos yachts » carbone 14″ entraient dans l’ère du carbone) – on connait certains vénérables yachts « carbonisés » après quelques centaines de milles – en terre bretonne des Côtes d’Armor. Paimpol d’abord (Gilles Conrath, charpentier), puis Saint Brieuc (Marc Nicolas, charpentier) dont les travaux relèvent du savoir-faire intelligent et du chef d’oeuvre quotidien. Au point que l’on s’interrogerait, dans notre monde de tarifs officiels exponentiels, quant à la réelle valeur du travail bien fait.
Puisque nous somme – encore – à Saint Brieuc, le choix s’est porté sur cet aber en re-devenir ( la zone portuaire, guère la ville en travaux) essentiellement pour le partage avec Benoît, shipchandler Accastillage Diffusion, homme aux multiples talents dont l’Amitié.
Merci aussi à ma Belle qui accepta les weekends de ponçage et de peinturage. Ainsi qu’à Sophie évidemment qui n’aura pas ménagé sa peine, appliquant son expérience de bâtisseuse terrestre au bois qui flotte.
Alors transhumance? Un voilier qui a déjà connu toutes les mers qui bordent la France, est libre de retourner où il le veut – son boss itou – suivant l’humeur. Les nuages qui survolent le yacht scotché en fond de port ne font pas rêver le capitaine et ses matelots.
OK, l’herbe est toujours plus verte ailleurs. Sauf que les moutons et les vaches n’ont d’autres possibilités pour l’apprécier que celle de passer le cou sous le barbelé qui sépare du pré voisin.
Les prés salés de Saba n’ont ni limites, ni saisons, ni raisons.