Plumes de Yacht 2015 – Extraits hors concours
2008 – Les Voiles de Légende au YCLB, la légende continue
En hommage à François-Xavier Bailey.
Compte tenu de l’âge de certains voiliers concurrents, c’est déjà la légende des siècles.
Au début, il y eut la pluie et à la fin, aussi. Battante, lourde, orageuse.
Avec des moustiques.
Entre les ondées préalables et celle – énorme – de clôture, le soleil et les thermiques gonflèrent les cœurs et les voiles. Si les heures de navigation furent courtes pour des raisons de marée, elles n’en furent que plus intenses.
Hommages respectueux
Sans aucunement minimiser l’excellence du Comité de Course du YCC & CCA, force est de constater que les Voiles de Légende ont encore bénéficié de la souveraine présence du maestro Michel Briand et de son équipe. Si j’osais et j’ose, il incarne ce précieux cocktail fait d’un zeste de Dalaï Lama, d’un soupçon de Torquemada et d’un coup de baguette digne de l’immense chef d’orchestre que fut l’armateur d’Helisara.
Ces qualificatifs superlatifs s’appliquant bien entendu à la gestion des bananes, des triangles et des côtiers.
Là encore, il y eut des rappels individuels ; cette pénalité qui transforme le skipper aguerri en galopin chapardeur de pommes pris la main dans le sac : tête basse, le rappelé solitaire s’extrait bâbord amure de la meute vociférante tribord pour effectuer son tour de déshonneur sous l’œil amusé du Comité de Course.
Bref, le premier départ fut envoyé vers une bouée placée au 285 plutôt qu’au 270 (cette remarque permet de mieux digérer les deux rappels individuels successifs de l’auteur). Ce qui permit des bords de près en ligne presque droite.
Heureux qui comme Ulysse a fait un louvoyage,…
Avant d’embarquer pour ce compte rendu subjectif, il convient de remercier nos hôtes dont le bonheur semble-t-il n’a d’égal que celui des régatiers. Avec une mention spéciale pour François-Xavier Baley et Dominique Mollette, à la sono du YCLB ainsi qu’aux équipes de la capitainerie pour leur assistance efficace lorsque le courant donne sur les quilles longues.
Nota
Pour ceux qui n’auraient jamais participé aux Voiles de Légende, rappelons que le programme des régates débute par « Petit Déjeuner au Club » et termine par « Open Bar au Club ». Entre ces deux moments forts, on va faire un tour de bateau devant la plage.
Celui qui a compris cela
Revient à chaque fois
(Proverbe Pagan)
Après la Coupe des deux Phares, les équipages du YCC se défatiguaient à La Rochelle ou bien remontaient tranquilles.
Parmi les concurrents : Kraken II, Raan, Viola, Pangur Ban, Bryell 2, Saba, Sinbad, Doris, Lady Trix, Pen Duick, … Et Lulu – c’est écrit dessous – la deuxième centenaire des Voiles de Légende.
2009 – Trégor Classic : la cerise sur le kouign
On s’interrogera longtemps dans nos penty pour savoir pourquoi ceux qui ne sont pas venus n’étaient pas là ? Parce qu’ils auraient sans nul doute dû. D’autant plus que tout y fut : le vent, le soleil, le décor, l’orchestre au bon vieux son sixties, les participants et l’organisation (à terre et en mer) du Yacht Club de Trébeurden animé de main de maitre par Olivier of Raan.
Avant d’aborder- ce que vous attendez, haletants d’impatience – la chronique des péripéties de cette belle régate, il convient de vous restituer la recette du dopage finistérien qui a permis à Mao Ti Toï de survoler les 2 manches.
Aux fourneaux, gentes demoiselles et beaux damoiseaux pour la recette du Kouign des Gras.
Pour les linguistes dédiés à d’autres idiomes, il convient de préciser que kouign signifie gâteau (le kouign aman étant un gâteau au beurre pour ceux qui ne l’auraient pas remarqué)
Donc, le Kouign des Gras qui fait dire au timide poète Pagan :
Qui n’a pas vécu à Douarn’ les Gras
A marché dans la vie à petits pas
Se prépare ainsi :
Ingrédients (pour 8 personnes) :
700 g de farine – 400 g de sucre – 5 œufs – 200 g de beurre – 2 verres de lait (20 cl environ) – 100 g de raisins secs trempé dans du rhum – 1 pincée de gros sel – 1 sachet de levure de boulanger – prévoir un moule grand et profond.
Préparation :
Faire fondre le beurre dans le lait. – Dans une grande terrine mélanger la farine, la levure, le sel, les œufs – Ajouter le « beurre-lait » – Mélanger à la main, une seule main à la fois car l’autre doit venir en secours de la pétrisseuse qui peut se coller dans le pétrin – Couvrir la terrine d’un linge et laisser reposer au chaud 2 h – Faire tremper les raisins dans le rhum durant ce temps – Ajouter le sucre et les raisins égouttés, bien mélanger – Dorer au jaune d’œuf – Mettre au four 45 mn à 6, puis 10 mn à 4 . Ne pas faire trop cuire. Moins bon cramé.
Le premier jour, relâche
Le vendredi, annulation pour cause de BMS. Tandis que Pangur Ban sortait piqueniquer à l’abri de la côte, concours de godille pour les spécialistes du tour de poignet en 8. A bord d’une caravelle superbe. La question taraude toujours les protagonistes : devions-nous laisser la dérive basse ?
Deuxième jour : rafales de gnons dans la baie de Lannion.
Au matin du samedi, il ventait toujours profond. Mais les dieux du Trégor (Odin, vraisemblablement conseillé par son ami Olin descendu tout exprès du paradis des beaux bateaux) rôdaient sur la côte trébeurdinaise et contemplèrent la flotte avec un brin de sollicitude. En fait, ils ont carrément intercepté le BMS du samedi par enthousiasme excessif. Et là, question enthousiasme divin, ça a cartonné dans les anémomètres ! Jusqu’à 40 nœuds dans les rafales. Avec la mer de Nordet qui te plante des pieux en travers des étraves. Pas moyen de slalomer, c’est tout schuss dans les congères. Et bien, tout le monde est allé aux feux et aux flammes. Un ris, parfois deux.
Départ numéro un et unique.
Les 2 Stephens, Mao Ti Toï et Pangur Ban, très cool dès qu’il s’agit de franchir la ligne en tête, l’enlèvent tous les deux. Après un étonnant tournoi où Pangur Ban longea la ligne au débridé tribord amure tandis que Mao Ti Toï la longeait aussi au débridé mais bâbord amure. Pangur Ban poussa son adversaire derrière la ligne avant de la passer au coup de canon. Mao Ti Toï continua sur sa lancée, passa aux fesses de Pangur et au nez de la flotte, la stratégie étant de jouer le bord vainqueur. Les 2 franchirent la ligne au même moment !
Commentaire égrillard :
– Il va falloir revenir à la figure de proue à forte poitrine pour faire la différence entre les étraves de nos canotes. En plus, ça distraira le jury.
Beau parcours qui menait jusqu’à l’entrée du Léguer, la rivière de Lannion, bords de près, de bons pleins, de plein arrière. Festival de brise. Les spis sont restés dans leurs sacs à l’abri sinon au sec.
Duel serré entre les 2 Stephens Mao Ti Toï et Pangur Ban. Tellement serré que la grosse minute vingt secondes qui, à l’arrivée, séparait Mao – premier au réel mais débiteur de temps (JCH rules a part of the classic waves) envers son cousin- de PanPan était limite faire gagner le yawl. Il s’en est fallu de 20 secondes après calculs et c’est le sloop qui l’emporte.
Wladimir Pagan
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