Hommage à la grande dame que j’ai eu le privilège de côtoyer

Photo pleine pageOctobre 77 à septembre 78 : le Grand voyage en famille.
30 ans après….. Est-ce déjà si loin !

Un parcours de 14000 milles autour de l’Atlantique Nord partant des tours de La Rochelle pour trouver le Golfe de Gascogne, majestueux, rageur, dangereux durant trois jours de progression lente, et maîtrisée, comme l’estomac de mes trois filles, confronté à ce mal que l’on dit inguérissable, mais toujours surmonté ; puis ce fut Vigo, Madère, les Canaries, Dakar, la remontée de la rivière Gambie puis la Casamance, la découverte du Brésil, les Antilles, les Iles Vierges, la Dominique, les Bahamas, la Caroline du Sud et du Nord, New York en remontant le fleuve jusqu’à la statue de la Liberté pour atteindre Montréal par les lacs, les canaux, les 22 écluses, parcourir le fleuve Saint Laurent, escales à Tadoussac, Rimouski, puis Gaspé, à l’embouchure du fleuve, entamer la descente avec une escale à St Pierre et Miquelon, revenir par les Açores pour atterrir à Concarneau avant de revoir les tours de La Rochelle.

Belle histoire d’une famille de marins voguant, avec nos trois enfants de 9 à 14 ans – + à mi-chemin l’arrivée de Stéphanie, 10 ans – respectant les saisons sur ce parcours que personne n’avait accompli en une année avec des enfants.

Au retour, nous évoquions les événements familiaux « avant le voyage ou après le voyage ». Les dates n’existaient plus. Une seule persistait : octobre 77 à septembre 78. La vie quotidienne à bord : les quarts de nuit, les devoirs de 3ème, 5ème, et la dernière un CM2 malmené, mais tellement enrichi de lectures, d’expériences uniques, les couchers de soleil, les rencontres, les grandes étapes à une époque où l’armement était basique : un sondeur à main, une gonio, un sextant, une radio ordinaire, pas de frigo. Pas de communication avec la terre, une terre que nos enfants découvraient du haut des barres de flèche sur un dériveur lesté de 12m choisi, dessiné par Philippe, construit en aluminium et aménagé par nous -même, capable de nous emmener dans les mers les plus inhospitalières. Nous étions maître à bord, autonomes, responsables.
Peut-il exister une plus belle leçon de vie ! Celle-ci est inscrite à tout jamais. Le virus de la mer ne s’est pas dissipé au fil du temps. Mes filles, leurs compagnons ont gardé cette passion, transmise dès le plus jeune âge, à leurs enfants. La mer – visible de ma maison – est mon chemin de pensées, ma raison d’être et mon bateau, un ami. Philippe a quitté notre planète Terre il y a 20 ans, mais je pense encore aujourd’hui que si nous avions voulu garder cette aventure pour « nos vieux jours », nous ne l’aurions jamais réalisée.
Si un tel voyage est dans vos rêves…. Faites-le réalité.

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