Saison 2016
Saba et le jour sans refit.
Descente Paris Saint Brieuc via le Mont où juste après le Couesnon, le pays breton sent meilleur. Stop photo dans un chemin creux, failli me prendre le suivant dans l’arrière train à la suite de mon coup de frein pré-panoramique. Ou plutôt du panorama au bout du pré. L’Amour est dans le proche.
Retrouvailles au Légué avec Sophie et Benoit et bien sur avec Saba.
Papotages entre vernissages.
Objectifs : ponçages des parties à vernir à terminer, antifouling, rangements intérieurs, remplissage aqueux de la cale, peinture rouf, …
Pour poncer ça a poncé. Bôme etc… et première et seconde couche de vernis.
Channel Classic, l’invincible Regatta – 1 de 3
Cricket à Herm
Ce matin-là, à St Peter, les équipages s’affairent pour la régate de clôture de la Channel Classic à courir dans les courants musclés de Sercq. Seule ombre au grand beau temps, le vent est aux abonnés absents. L’épreuve étant annulée, le Comité de Course, propose aux concurrents de se retrouver à Shell Beach, dans le nord-est de Herm. Sur place, l’organisation est rodée et deux pneumatiques effectuent la navette entre les yachts à l’ancre et le rivage, embarquant ladies, hommes, bières et transportant balles, battes et « wicket » de cricket. Une fois sur la plage, les Français bénéficient d’un rapide briefing sur les règles essentielles de ce sport terriblement british; puis, les matchs acharnés se succèdent entre les 30 yachtmen britanniques et leurs 5 homologues malouins et paimpolais. Le jeu fut fair-play (exception faite du redoutable batteur guernesiais embauché pour l’occasion par les Britanniques déjà supérieurs en nombre). Cet après-midi-là, l’esprit de la Channel Classic Regatta souffla sur Herm.
Zig & zag dans le Channel
Le retour épistolaire de Lady Taud lors d’un séjour à Dartmouth
Saba boss- J’étais enfin entré dans l’estuaire de la Dart après une longue série de bords de près, strong wind in ze pif. Pas trop le moyen d’échapper aux virements répétés, aucun bord favorable. Fort heureusement, les courants du fort coef. compensait les 30-40 nds de vent froid. Avec 2 ris bien assurés dans la GV, le foc bridé roulé à 6 tours, pataras à cran, Saba faisait son job, nez dans la plume et beau sillage au cul. Quatre à bord, tous vétérans de grosse brise. Près de 40 heures depuis Audierne. Cassoulet dans le Four puis pâtes et soupes chaudes ensuite. Nécessaires pour se sortir de l’humidité froide.
Le ponton était libre devant le RDYC, pas trop demandé d’avis ni d’autorisation, le pavillon français est une sorte de sauf conduit autorisant l’impertinence – messieurs les anglais tirez les premiers *- vis-à-vis de nos cousins préférés. Et Dieu sait s’il est délicat d’entretenir aimablement des relations de cousinage !
Ah! Puis birthday !
D’abord, merci merci pour les messages, MP, FB, SMS, appels, destinés je pense à me soutenir face à l’adversité que nous subissons toutes et tous même si nous faisons les malins dégagés. Il faut bien s’y faire, cette année est une de plus et le plus est préférable au moins avoue l’optimiste torturé qui est en moi et que je m’obstine à sauvegarder. Cela + ou -, au bout c’est prise de terre. Bref, vanne d’électricien assez nullos in fine.
Ce samedi as usual annuellement se déroulait l’âgée du YCC. J’ai endossé le blazer sur jean mais sans cravate histoire de faire dans le social parmi les porteurs de pulls que tu n’as jamais trouvé le magasin qui les vend. J’adore ce look mais, coincé, je m’y refuse encore au risque de passer pour un provincial cool Raoul qui se fout de son image éponyme. Et se vêt idem à la scène comme à la ville. Ce qui économiquement parlant semble plutôt positif.
L’esprit Corinthien, tiens tiens (vaut mieux que 2 tu l’auras)
A l’instar de la vraie vie où le législateur se croit investi du pouvoir de déterminer les modes relationnels des citoyens, le yachting classique et sa quête du suranné idéal – yes you can surfer sur les mondes disparus – voit naitre une « nouvelle » (traduction : récurrente) race de yachtmen armateurs dénués de tout esprit poétique (traduction : scrupules) qui incitent les dirigeants des yacht clubs à perdre un temps précieux à sanctionner pour inconvenances, tricheries et outrages avant d’être contraints de créer des comités d’éthique. On cauchemarde au pays de l’onirisme vélico-classique ! On est au bureau sur l’eau?
A l’occasion de la Trégor Classic 2011, (ab) usant du micro confié par le YCT et de l’appétence de la terre bretonne pour la religion catholique, je démarrais un discours de régate avec la référence biblique à Saint Paul, « Il y a diversité de dons, mais le même Esprit ». Aphorisme suivi de l’exemple à méditer d’un extrait de lettre aux Corinthiens (12, 4‑11) by Saint Paul. On traduira que Dieu est Esprit en fait, un truc humain pas facile.
Frères, les dons de la grâce sont variés, mais c’est le même Esprit. Les services sont variés, mais c’est le même Seigneur. Les activités sont variées, mais c’est le même Dieu qui agit en tout et en tous. À chacun est donnée la manifestation de l’Esprit en vue du bien. À celui-ci est donnée, par l’Esprit, une parole de sagesse ; à un autre, une parole de connaissance, selon le même Esprit ; un autre reçoit, dans le même Esprit, un don de foi ; un autre encore, dans l’unique Esprit, des dons de guérison ; à un autre est donné d’opérer des miracles, à un autre de prophétiser, à un autre de discerner les inspirations ; à l’un, de parler diverses langues mystérieuses ; à l’autre, de les interpréter. Mais celui qui agit en tout cela, c’est l’unique et même Esprit : il distribue ses dons, comme il le veut, à chacun en particulier.
Donc, armateur, skipper, wincheur, number one, navigateur, lest mobile, leste hôtesse, … bossent aimablement dans le même esprit. Ensuite, j’ai top copié collé les préceptes si bien exprimés par Patrice de Colmont, le fondateur de La Nioulargue :
« Le “Corinthian Spirit” imprègne le yachting classique… C’est un état d’esprit. Il se manifeste au port ou sur l’eau, il ne se résume pas au fair-play, et d’ailleurs il ne s’explique pas et pourtant il manifeste sa présence par certains signes :
a -faire preuve de discrétion et de modestie dans la victoire comme dans la défaite
b – rester courtois dans les manœuvres les plus désespérées
c – un brin d’élégance mais point trop car l’arrogance n’est pas loin
d – faire preuve de bonne humeur communicative
e – se rappeler sans cesse que la régate est un jeu et doit le rester,
f – à vous de remplir les points g, h,… (Ajout perso : pour le point G, embarquez une ou un sexologue)
Donc, amigo, après chaque régate, tu fais pow wow et tu coches avec des moins et des plus chaque précepte. Do it yourself & avec le crew. Et pleure la mer cruelle. Ou truelle si tu es maçon.
Quelques références remarquées à l’esprit corinthien
Avis de course du Trophée Bailli de Suffren.
Cette course-croisière se veut être une « course de gentlemen ». La compétition doit rester amicale entre ces bateaux d’exception. Si « la victoire est jolie », l’emphase est néanmoins mise sur le plaisir de naviguer ensemble, de faire escale et la fête dans des sites privilégiés en Méditerranée, et ce, dans le respect du « Fair Sailing » (ISAF), de « l’Esprit corinthien » (IYCP), de la « Charte de la Belle Classe » (YCM), de l’environnement (« Ecogestes), de la « Citoyenneté de la Mer » (SNSM), des règles de sécurité (FFV, CIM, TBS) de l’Etiquette navale (YCF) et du « Décalogue du Gentleman Sailor » (TBS)
Avis de course de l’Atlantic Yacht Club
L’Atlantic Trophée est une course de référence reflétant les valeurs dont l’Atlantic Yacht Club est porteur : endurance, fair-play, élégance, esprit corinthien.
Sur les lignes de départ, en course, au mouillage, au port, l’esprit corinthien plane sur les eaux. Suffit juste de se rappeler qu’il plane au dessus de son yacht!
Saba ou l’impossible carénage à Carénage (97133)
Genèse idiote – Je pressentais d’aller caréner Saba au rivage de l’opportune Carénage. Problème n° 1, Carénage est désormais Gustavia, à St Barth. Et n°2, avant de traverser l’Atlantic Ocean, il fallait caréner. Alors j’ai carénée Saba à Paimpol. Les grandes idées romantiques se heurtent souvent ainsi à la réalité pragmatique.
Ainsi, avant d’entrer dans le fil du sujet , cette poésie Sardines à l’huile de l’excellent Georges Fourest (1867-1945)
Un (Le!) Saba sinon rien
Après 14 ans de partages actifs, je vends Saba pour diverses raisons dont la principale est de ne plus pouvoir la faire autant naviguer. Et qu’un yacht qui reste au port risque de s’abimer plus vite qu’en navigation.
Les caractéristiques et l’histoire du yacht sont visibles là
Visible chez Dauphin Nautic, Saba vient d’être sortie de l’eau à Paimpol et le carénage a été effectué.
La coque en bordés francs acajou est en bon état; le pont mériterait d’être étanchéifié.
Le moteur Beta Marine 28CV démarre toujours et fonctionne très bien.
Les voiles – GSE, GV avec taud, spi – sont en bon état.
Le pilote barre franche fonctionne. Les 2 batteries, les coupe circuits et la pompe de cale sont récents.
Saba a été essentiellement entretenue au chantier Conrath à Paimpol; les matelas (7 couchages possibles!) et les voiles sont abrités au sec chez Accastillage Diffusion à St Brieuc.
Valeur expertise 2011: 60 000 €. Mais le prix de vente proposé est très nettement inférieur!
Toutes les questions et infos utiles par ">mail ou par téléphone au 06 07 294 560
Ou bien allez sur Le Bon Coin
Retrouvailles de goél’
Cela faisait un moment que j’n’avais goélé ! Pas la mémoire des dates mais des canotes si. La dernière fois ce fut longtemps Escapade la belle, depuis exilée en Italie semble-t-il. En même temps son premier armateur commanditaire ne fut-il pas le marquis de Sassevalle, membre du Yacht Club de France, qui termina ses jours sous les cieux italiens.
Donc là j’embarque au tout petit matin au bout de 3 heures de sommeil après une jolie soirée avec Céline et Benoit, nos Paimpolais, et Malorie, nouvelle amie arrivée au YCC. Ma belle a dormi les mêmes heures, m’a accompagné au bassin du Musée avant de rentrer préparer le petit dèj’ des Paimpolais à la maison.
La Coupe des 2 Phares et l’extravagant déboulé de Nérée
Après avoir couru la 2 Phares plusieurs fois avec Escapade, Saba évidemment mais aussi à bord de Sinbad (3 Phares from Cork) et de Thalamus, l’édition 2016 dans l’extrême chaleur brestoise s’effectuera à bord de Nérée. Question : mais pourquoi donc a-t-il embarqué à bord de Nérée celui que nous vîmes en vainqueur entre Dartmouth, Plymouth & Brest ? Seul(e)s celles & ceux qui apprécient les yachts classiques, non pour ce qu’ils représentent comme objet mais pour ce qu’ils apportent comme partage humain, adhèrent. Libre à chacun de voir midi à sa porte comme à d’autres de ne pas partager les mêmes notions temporelles. La liberté n’a de valeur que celle de pouvoir se libérer de ses chaines.
Bon d’abord Nérée, j’avais déjà connu au YCLB lors des Voiles de Légende 2013.
Extrait – L’ambiance était très Collège de France. Les réparties fines, les citations exquises, les commentaires éclairés se mêlaient aux tournures graveleuses mais recherchées expédiées au rythme d’un tir de barrage lorsque, cédant à la poussée d’Archimède, il s’effondre en noyant la vallée où d’innocents anonymes à 2 et 4 pattes passent et paissent en paix. Donc ambiance Collège de France qui pourra autoriser à rappeler que, chez les Grecs, Nérée est un dieu marin primitif, surnommé le « vieillard de la Mer ». Fils aîné de Pontos Le Flot et de Gaïa La Terre, il est le mari de Doris (le Tina de Pierre Follenfant ?) et le père des cinquante Néréides, quelle santé ! Qui, elles, les chéries, sont des nymphes marines telles qu’on en voit sur la plage devant le yacht club. Elles portaient souvent des tridents (les prothésistes dentaires balbutiaient encore) et chevauchaient des tritons qui, sous l’appellation de salamandres, permettaient de se chauffer les fesses.
Hommage inutile à la bouée de régate anonyme
Bon ok, elle fut mouillée là par le comité de course pour des motifs extrêmement pertinents visant à construire un parcours équilibré afin que la régate soit belle et que les régatiers soient enchantés au point de ne pas contester*.
Arrivées par le même bateau et ancrées séparées, les cousines en bouétitude font mine d’être uniques ; celle du bord d’empannage snobe celle du virement de bord.
– Tu comprends, l’empannage et le virement, c’est l’harmonie vélique vs l’hystérie physique.